Le Journal de la Haute-Marne ne paraitra pas demain. C’est donc à travers cet article que vous pourrez vous plonger dans la suite de nos aventures, à travers les routes et chemins de la Haute-Marne. C’est une journée surprenante qui s’achève !

9h30. Nous quittons Chalindrey, ville au potentiel logistique dantesque et lieu de naissance du grand-père maternel de Théo, il est l’heure de nous rendre à Violot et le Parc de Loisirs de Charmeval. Il fait déjà chaud et nous croisons, restant à l’ombre, une famille de ragondins nous ignorant totalement. Non loin, une vache nous regarde, les pieds dans un cours d’eau. Nous l’envions.

Etang parc charmeval

10h. En arrivant au Parc de Loisirs de Charmeval, les souvenirs remontent à la surface et chaque pas nous transporte quelques années en arrière. Nous étions jeunes et à peu près innocents, accompagnant nos parents peut-être, à moins que ça ne soit nos grands-parents, regardant avec nos yeux d’alors et avec envie les attractions du parc. Là un mini golf, ici les pédalos ou bien le petit train, partout les rappels à un passé que l’on croyait oublié. Oui, ce parc nous évoque notre enfance, et il est parfois bon de s’en rappeler afin de retrouver un peu de ce qui faisait le charme de celle-ci. Des endroits comme le Parc de Loisirs de Charmeval sont d’une importance capitale ; ils nous rattachent à nos racines, à notre joie d’alors, ils sont et doivent demeurer car sont des sanctuaires pour rires et évasions. Peu importe où la vie nous mène, aussi longtemps que ce parc existe, ici demeure une petite part de nous. Un retour aux sources salutaire.

Jacky Lamare, personnage attachant et original, Haut-Marnais aux dix vies et aux mille anecdotes, nous accueille autour d’un bon petit-déjeuner au bord de l’eau. Jacky exploite le Parc de Charmeval depuis 1995 autour de ses maîtres mots, propreté, sécurité et convivialité. Tout a été construit à la main dans ce parc attirant 5 000 personnes par an. Ayant visionné le reportage de TF1 au sujet du parc dans SOS Villages, nous pouvons affirmer qu’il est exactement la même personne au quotidien. C’est un passionné méritant toute l’estime qui lui est due et qu’on le soutienne. Jacky recherche un repreneur, alors n’hésitez pas à le contacter. Et n’hésitez pas à faire un tour au parc, histoire de retrouver l’espace d’un instant des souvenirs que l’on pensait oubliés.

13h. Après être passés par Notre Dame des Bois, où l’Abbé Pierre est venu en 1962, et nous être perdus dans les ronces, nous traversons Bussières-les-Belmont où je fais la course avec un écureuil, puis nous arrivons à la fromagerie Remillet à Genevrières. Cette entreprise vend surtout ses fromages à l’extérieur du département, et est la seule faisant du fromage de Langres au lait cru et fermier. Nous sommes guidés par Valentin dans les frais couloirs et apprenons que le lait de la fromagerie est ramassé uniquement dans leur ferme ; 18 000 litres de lait sont ici nécessaires pour fabriquer du fromage de Langres chaque semaine.

fromagerie remillet

Théo entre dans les caves contenant les fromages de Langres comme Picsou sautant dans sa piscine de pièces d’or : avec une joie non dissimulée. Lui qui a remplacé les 5 fruits et légumes quotidiens recommandés par 5 fromages de Langres se trouve maintenant au bord de l’extase. Ici, les dégradés de jaune et d’orange se succèdent et l’appétit commence à venir. Le fromage de Langres, c’est l’or de la Haute-Marne.

14h. Valentin nous régale de fromages de Langres et d’une bouteille de Choue.

15h40. Nous arrivons à Bourguignon-les-Morey, en Haute-Saône, commune du Triangle d’Or préhistorique avec Farincourt et Fouvent-le-Bas, et accueillis par la maire du village, madame Pitavy ainsi qu’Évelyne, passionnée de préhistoire. Une maison du patrimoine dénote ici, c’est extrêmement rare dans un petit village de 51 habitants. Cette structure montre une exposition mise en place suite à des fouilles menées à partir de 1992 jusqu’à 2004 à Bourguignon-les-Morey. À partir de – 4 000 avant J.C., au Néolithique, l’endroit situé sur la Montagne de la Roche est un site défensif de 17 hectares, l’un des plus importants de l’est de la France. 18 000 m3 de pierres furent déplacées pour construire des remparts de 30 mètres de large pour 7 mètres de haut, afin de former une citadelle imprenable. Le lieu devint un site gaulois.

grottes de farincourt

Non loin, une cavité fut découverte à Fouvent-le-Bas au début du XIX ème siècle. On y trouva des traces de faune datant d’il y a 30 000 ans. Des hyènes et ours des cavernes vivaient là et stockèrent en ce lieu, entre autres, des défenses de mammouths, dents de tigre à dents de sabre, rhinocéros laineux, etc. chassés par leur meute ou pris aux humains, puisque y vécurent également des hommes de Néandertal, puis de Cro-Magnon. Troisième commune du triangle, Farincourt, fut occupée à partir de – 15 000 avant J.C. dans 3 grottes de dimensions variables. Agnès Lamotte, archéologue, est chargée des différentes fouilles, mais ce lieu reste bien trop méconnu et le peu de personnes investies dans la promotion de cette richesse locale sont bien démunies face à l’ampleur des projets possibles.

16h45. Évelyne nous emmène en voiture sur les routes de Haute-Saône et de Haute-Marne, direction les grottes de Farincourt et les pertes de la Rigotte. Théo nous crée un chemin parmi une forêt d’orties à l’aide d’un bâton, sans doute une manière préhistorique de tracer les voies de communication.

Nous arrivons devant les grottes. C’est incroyable de voir ces lieux, habités il y a plus de 15 000 ans, méconnus, peu mis en valeur malgré des initiatives vaines comme celle de Sylvain Charles, et mal entretenus. Un sentier de randonnée pédestre destiné à mettre en valeur la montagne de la Roche est en création depuis des années. Avec un nom marquant comme « triangle d’or », nous pensons que ce secteur dispose d’un nom en or pour se développer.

17h30. Nous quittons Bourguignon-les-Morey, direction Fayl-Billot où nous passerons la nuit accueillis par le maire de la commune, monsieur Domec. Le soleil brille encore et brûle notre peau déjà bien rouge. Nous prenons conscience de la chance d’habiter un territoire aussi riche, et nous refaisons le film de la journée. Nous avons hâte de découvrir ce que nous réserve demain.

Demain, des arrêts sont prévus à Fayl-Billot, Guyonvelle et Coiffy-le-Haut.

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