Les jours se suivent, et nous voici déjà à la fin de la cinquième journée d’aventure. Ce tour du monde, que vous suivez de plus en plus sur toutes nos plateformes, s’annonce déjà plus riche que nos espérances. Aujourd’hui, nous avons pédalé, grâce à nos vélos Moustache à assistance électrique, de Montsaugeon à Chalindrey. Résumé de cette chaude journée !
8h. Robin, de la Tour des Villains, nous rejoint pour une visite de la commune de Montsaugeon, jusqu’à l’église. Le patrimoine est riche, joliment mis en valeur et mérite un détour en compagnie des nombreuses anecdotes de Robin. Des visites guidées sont proposées les week-ends, et contribuent à attirer de plus en plus de curieux dans le village qui le mérite amplement. Nous quittons avec regret Montsaugeon, direction Chassigny.
9h15. Après avoir été salués et encouragés par une habitante de Chassigny nous ayant reconnus sur notre trajet, nous sommes surpris par René, le maire de la commune, qui nous attend au sommet d’une côte ; nous faisons le chemin jusqu’au village tous les trois. Nous arrivons devant la salle des fêtes où nous attend un petit-déjeuner royal et une dizaine d’habitants, dont l’ancienne institutrice de Théo. René ayant distribué la veille des flyers annonçant notre venue à tous les habitants, ceux-ci sont curieux et fiers de nous rencontrer. Tous sont enthousiastes à l’idée de nous partager leurs anecdotes sur leur village et nous questionner au sujet de notre périple.
Chassigny. Ce nom ne vous dit peut-être rien, mais nous sommes ici au centre de l’univers. En effet, en octobre 1815, dans un bruit assimilé à l’époque à un coup de canon, une météorite tomba à quelques mètres d’un habitant de ce village. Elle n’était pas qu’un aérolite quelconque, non, mais bien un fragment de la planète Mars, le premier dont la chute sur Terre fut observée. Elle resta la seule de son groupe, les chassignites, jusqu’à ce que deux Français en découvrent une deuxième dans le Sahara et la nomment météorite « Diderot ». Encore un lien avec la Haute-Marne. Notre département n’est donc pas banal, il est même unique dans l’univers. Nous n’avons pas besoin d’Elon Musk pour toucher Mars du doigt, Mars est venue à nous. Et puis, l’étude des météorites martiennes étant une piste importante pour comprendre d’où vient la vie sur Terre, la Haute-Marne est donc une des clés pour répondre à la question la plus fondamentale de l’humanité : d’où venons-nous ? De Haute-Marne, pardi.
Autre curiosité et fiertés locales de la commune, la porte du prieuré vient de l’abbaye de Morimond. Michaël Lonsdale, ami de Sylvain l’homme de théâtre, venait y loger lors de ses tournées, et les parents de Denis Diderot ont vécu ici, et s’y sont même mariés. Les villages haut-marnais regorgent de secrets. Avant de partir, une virtuose du violoncelle improvise un concert pour nous. Moment suspendu dans le temps. Ces habitants sont incroyables. Décidément, l’hospitalité haut-marnaise…
11h. Nous nous arrêtons dans la rue des Andouzoirs. Une habitante ravie, nous suivant dans nos aventures, souhaite nous montrer la curiosité de sa rue. En effet, trois ruisseaux arrivent dans cette commune puis disparaissent sous terre, spécificité karstique. Chassigny ne laisse ainsi sortir aucune eau de son territoire. Après avoir signé un autographe, pour la première fois de ma vie, nous repartons, ravis de notre découverte de cette charmante commune et du sourire que nous avons réussi à transmettre à travers le village. À moins que ça ne soit l’inverse.
11h20. René nous montre le lieu où serait tombée la météorite, pas de trace mais il est impossible de ne pas imaginer la fureur avec laquelle est tombée la Chassignite.
11h25. René nous accompagne à vélo jusqu’au Château du Pailly. Nous y retrouvons le fantastique Boris Beluche qui nous accueille d’un « bonjour vauriens ». Boris, fidèle à sa réputation, devait être déguisé en Jean de la Fontaine mais, chaleur oblige, nous n’aurons pas ce plaisir. Il nous présente à la marquise Kathy, habituellement déguisée en Marquise de Sévigné, et Florine effectuant son service civique, toutes deux membres de l’Association Renaissance du Château de Pailly. Leur volonté pour donner vie au lieu est immédiatement perceptible.
13h. Nous visitons le Château du Pailly, anciennement possession des Saulx-Tavannes mais aujourd’hui possession de l’État, avec notre guide Boris. Nous passons sous un tilleul de 350 ans, vieux témoin des évolutions architecturales du lieu. Nous nous arrêtons sur la terrasse surélevée et admirons le jardin à la française, évidemment symétrique, évidemment somptueux. Français. Nous accédons au donjon et montons, jusqu’à atteindre une vue sur le jardin, les toits, le village. Nous nous sentons, encore une fois, privilégiés. Nous redescendons et sommes interloqués par ce patchwork historique qui surprend à chaque pièce. Le château n’est pas classé au titre des monuments historiques par hasard. Nous ressortons, des étoiles plein les yeux, épatés par le lieu bien sûr, mais surtout par cette association jeune, dynamique et innovante, formidable exemple de ce que peut être le patrimoine : accessible et ludique. Par ailleurs, l’association propose des escape games, marché, yoga du rire, pièces de théâtre, etc. Le Château du Pailly, ou l’histoire vivante.
Nous prenons congés et nous dirigeons vers Chalindrey.
14h30. Nous arrivons à la mairie de Chalindrey, ville des grands-parents maternels de Théo. Je ne connais pas cette commune, si ce n’est qu’elle est connue pour son sorcier brûlé au XVIème siècle et son amour des trains. Nous sommes accueillis par Jean-Pierre, le maire du village, qui nous présente à la commission du patrimoine. Auprès de ces férus d’histoire, nous constatons que l’histoire de la ville et son patrimoine sont intimement liés à l’histoire du monde ferroviaire. Cela n’empêche toutefois pas à la commune d’être vivante et dotée d’une vie associative très dynamique. Un cinéma associatif est toujours ouvert, une vraie réussite locale, alors qu’il ne reste plus que cinq cinémas en Haute-Marne. Nous notons ici une particularité urbanistique : la commune ne possède pas de réel centre, sa mairie et son église n’étant pas géographiquement au centre. Nous en apprenons plus sur le passé et le présent ferroviaire de la ville. Ainsi, même si de nombreux emplois ont disparu ces décennies, alors qu’auparavant 1300 personnes travaillaient dans le secteur ferroviaire sur la commune (aujourd’hui 250), la construction d’un centre de démantèlement va permettre de créer une quarantaine d’emplois.
Chalindrey, autrefois village le plus jeune de France d’après les locaux, connaît une transition démographique. Il est alors nécessaire de penser à bâtir des résidences seniors.
16h. Nous passons devant la Rotonde SNCF, inoccupée et en cours de désamiantage. Nous voyons le centre de démantèlement à l’œuvre.
16h30. Nous arrivons chez la grand-mère de Théo, où nous écrivons ces lignes, ainsi que l’article pour le JHM. Soirée reposante avec plusieurs membres de sa famille.
Demain, des arrêts sont prévus à Violot, Genevrières, Farincourt et Fayl-Billot.
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