Ca y est, nous voici dans le grand nord de la Haute-Marne, au bout du monde donc. Saint-Dizier signe notre dernière étape. Décidément, la Haute-Marne est un drôle de monde, il y fait plus chaud au nord qu’au Sud ! Voici l’un des derniers récits de cette aventure…

9h10. Le Menhir de la Haute-Borne est notre premier arrêt après avoir quitté la famille de Kevin et Sergine à Chevillon, doux parfum d’Argentine en tête avant les dernières étapes de ce tour du monde de la Haute-Marne. Il fut érigé il y a 4 000 ans et mesurait 7 mètres de haut avant de se briser en partie. Il est aujourd’hui classé au titre des monuments historiques.

9h30. Arrivée au musée de l’école d’autrefois à Roches-sur-Marne. Après avoir enfilé des blouses d’école d’époque, nous entrons dans l’immense salle. Jim et Agnès, habillés en maître d’école, nous présentent leur lieu unique. Jim, en bon instituteur d’autrefois, prend un bâton. Théo fait un bon en arrière ; il a vraisemblablement des choses à se reprocher. D’anciennes photos de classe placées sur la gauche nous guident vers une collection de jouets des années 50, puis d’anciens manuels d’école. Plus loin viennent les cartes du monde, leçons d’histoire, encriers, salle de classe reconstituée avec un élève au coin avec un bonnet d’âne, que Théo essaye gaiement, lui qui a passé une partie de sa scolarité au coin pour cause de bavardage intempestif. Il n’a pas changé.

l'école d'autrefois

Et puis il y a ces livres que l’on retrouve partout dans les placards chez nos grands-parents, livres de la bibliothèque verte, de la nouvelle bibliothèque rose, des albums de Sylvain et Sylvette, et tant d’autres. Nous nous asseyons à une table d’écolier et écrivons à la plume et à l’encre sur une feuille. Le résultat n’est pas terrible mais « c’est pas mal pour une première fois » d’après notre instituteur. Nous avons même droit à un bon point pour avoir réussi à calculer que 5 + 8 était égal à 13. Une véritable prouesse qui nous donne droit à un chewing-gum.

l'école d'autrefois

Parmi les jouets nous en revoyons certains aperçus chez nos grands-parents : osselets, yoyos, toupies, billes, jeu de la grenouille, etc. Un véritable retour en enfance dans ce musée fonctionnant sans subvention, mis à part celle de la mairie de Roches-sur-Marne et une petite de la part du département. Malheureusement, peu de responsables politiques ou de structures sont venus visiter le musée, qui le mériterait. Le musée est ouvert chaque premier dimanche du mois de mai à octobre.

11h10. Le rendez-vous est donné à Saint-Dizier, au bar Le Petit Paris. Ce bar associatif est une sorte de palais idéal du Facteur Cheval, mais en plus vivant, animé par une formidable équipe de bénévoles. Quentin Brière, maire de la commune, son cabinet et une partie du conseil municipal sont là pour nous féliciter et en apprendre plus sur ce que nous avons découvert de la Haute-Marne. Quel accueil formidable de leur part !

11h40. Nous entamons un tour de la ville, en vélo bien sûr, avec cette joyeuse bande. Nous nous arrêtons devant les principaux monuments et apprenons directement des personnes concernées quels projets sont menés et comment. La municipalité arrive à travailler à différentes échelles et sur toutes les thématiques. 

Le Vert-Bois, construit comme une ville nouvelle entre les années 1950 et 1970 et coupée du reste de Saint-Dizier était connue défavorablement pour ses problèmes de délinquance et difficultés socioéconomiques. Sa refonte a été entamée dès 2004 via l’ANRU (Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine) pour une tranche de 184 millions d’euros. Des grands ensembles ont été démolis, des services et espaces verts ont été ajoutés et des arbres plantés.

centre socioculturel de saint dizier

Nous continuons et voyons différents bâtiments rachetés par la mairie qui, en véritable promoteur immobilier, les fait revivre en offrant aux porteurs de projets des lieux adaptés. La maîtrise du foncier est clé dans la stratégie de développement local. Elle est mise en place depuis plus de 10 ans, le long terme porte ses fruits et la vision politique est valorisée après des années. Ces grosses opérations permettront aussi de révéler une partie des remparts et du patrimoine de Saint-Dizier qui avait été cachée.

L’équipe de Quentin nous guide le long de la Marne et nous voyons que l’écologie est intégrée à chaque réflexion urbanistique : la biodiversité est étudiée, les bords de la Marne sont aménagés car le cours d’eau était progressivement caché des Bragards, le cours d’eau l’Ornel sera aussi remis en valeur, l’herbe est privilégiée aux cailloux dans les parcs afin de créer des îlots de fraîcheur, tant recherchés l’été (même si l’été n’a duré que 4 jours cette année).

Un plan d’investissement pluriannuel de 6 millions d’euros a été mis en place pour renouveller les équipements sportifs pour offrir à la population des lieux performants. Saint-Dizier se veut être une ville sportive, la victoire d’Axel Clerget, enfant de la cité, au judo aux Jeux olympiques de Tokyo 2020, incarne la montée en puissance du sport bragard et saura entraîner derrière lui toute une génération. Le club de judo est un des 6 premiers clubs de judo féminins en France. Le meeting de natation de Saint-Dizier est un des plus côtés de France (Anouchka Martin, qui a participé aux Jeux olympiques de Tokyo 2020, nage au club de Saint-Dizier). La boxe est aussi une tradition locale. Autre élément que nous avons pu observer : le nouveau pumptrack (ensemble de pistes destinées aux rollers, skateboards et BMX), un des plus grands du Grand-Est. Quentin et son équipe ont d’ailleurs fièrement emprunté ces pistes à vélo devant nous. Ils mettent décidément du leur pour obtenir le label Paris 2024. Pour les loisirs, un gros investissement a été effectué pour construire un bassin nordique, avec de l’eau chauffée en plein air.

avec l'équipe municipale de saint dizier

15h. Arrivée à Associativa, le rendez-vous annuel des associations. Quentin nous présente à Axel Clerget, nous le saluons, forcément impressionnés par sa médaille d’or qu’il porte fièrement autour du cou. Nous faisons également le tour des stands, nombreux, il y a de quoi faire à Saint-Dizier, et quittons Quentin et son équipe pour rallier Le Petit Paris.

Nous sentons que Quentin a su fédérer autour de lui une équipe soudée et dynamique, déterminée à continuer le travail entrepris depuis des années et à valoriser ce qui fait la force de Saint-Dizier. Leur énergie est communicative. La communication a pris un tournant avec l’arrivée de Quentin, et celle-ci nous semble pertinente, extrêmement bien rodée et valorisant ce qui a été fait auparavant, tout en l’améliorant. Saint-Dizier illustre à la perfection nos constats précédents. Le long terme paye, la vision de la municipalité n’ayant pas bougé depuis des mandats, cela a permis de bâtir dans la continuité. Nous laissons le dernier mot à Quentin Brière « Saint-Dizier, ça pulse ». En effet.

17h. Franck, adjoint aux finances et à l’environnement, nous parle de l’association Archeolonna. Il nous raconte que des fouilles sont en cours sur le secteur des Crassées, où des traces du 1er au XIIème siècles ont été retrouvées. Il est possible d’y participer de fin mai à début juillet. C’est un des plus grands chantiers de fouilles programmées de France. Par ailleurs, le Festival Les Printemps de l’Archéologie est reporté à fin mars 2022.

18h30. L’article pour le JHM envoyé, il est l’heure de prendre la direction du Château du Clos Mortier, où nous passerons la nuit. Mais avant de dormir, nous posons juste nos affaires et partons fêter la presque fin de cette aventure !

Demain, pour notre dernier jour de tour du monde de la Haute-Marne, nous visiterons la base aérienne 113 de Saint-Dizier, puis longerons le canal en direction de Langres, afin de rendre les vélos, loués par Locebike.

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