C’est officiellement à la base aérienne 113 de Saint-Dizier que s’est achevé, ce midi, le tour du monde de la Haute-Marne, après plus de 1100 kilomètres parcourus, une centaine de visites et probablement un millier de personnes rencontrées. Quelle aventure ! Pour faire durer le plaisir, nous décidons de remonter la Marne à vélo de Saint-Dizier à Chaumont puis Langres demain matin, afin d’y déposer nos vélos.

9h30. Départ du château du Clos Mortier. La famille a racheté ce lieu qui héberge 4 chambres d’hôtes il y a 45 ans. Chaque chambre possède son identité, conservant l’attrait de l’époque pour la plupart. Le cadre est magnifique, calme, préservé, et le couple de propriétaires est aussi charmant que le lieu. Il est même possible de profiter de la piscine et d’un court de tennis ; nous n’avons malheureusement pas pu en profiter, en grands professionnels que nous sommes, nous avions du travail. Nous prenons un délicieux et copieux petit-déjeuner puis longeons le canal d’amenée Marne en ce dimanche matin ensoleillé.

10h. Direction la base aérienne 113 « Commandant Antoine Saint Exupéry » implantée à proximité de Saint-Dizier, premier employeur du département avec ses 2 000 militaires et civils de la défense ; le Capitaine Xavier et le Major Frédéric nous font l’honneur de nous accueillir dans ce lieu participant à la dissuasion nucléaire de la France. Nous entrons dans la base conscients d’être des privilégiés. Les Rafale, fleuron de l’aviation française, nous surprennent en arrivant dans un hangar de maintenance. 5 mètres de haut, 15 mètres de long, ces colosses sont également un succès à l’international, puisque des Rafale ont été vendus au Qatar, en Grèce, en Égypte, en Inde. On nous montre les réservoirs (à ne pas confondre avec les missiles), les réacteurs, la perche de ravitaillement qui dépasse de l’appareil, nous pouvons même toucher la carlingue, drôle de sensation. Une cinquantaine de Rafale se trouvent sur la base aérienne. Ils servent à la fois pour la surveillance intérieure du territoire français, où ils peuvent intervenir très rapidement pour protéger l’espace aérien national 24h/24, à la formation sur la base, mais aussi pour les opérations extérieures. Ces avions ont notamment été engagés dans le cadre des conflits en Afghanistan, Syrie, Libye et en bande sahélo saharienne. Des Rafale de la 4e escadre de chasse sont actuellement déployés dans le cadre de l’opération Chammal en Jordanie.

Nous constatons encore une fois que le manque de main d’oeuvre se fait sentir, et ce même au sein de l’armée, qui plus est pour une base aussi prestigieuse. Les nouvelles générations ne souhaitent en effet plus s’engager sur la durée, que cL’armée de l’Air et de l’Espace a besoin de recruter en permanence de nouveaux aviateurs, dans plus de 50 métiers : mécaniciens nécessaires à la maintenance des avions, les contrôleurs aériens, mais aussi le personnel navigant, les fusiliers commandos, les pompiers de l’air, etc. (3 000 nouveaux aviateurs recrutés en 2020). Elle est prête à accueillir, accompagner et former des jeunes de tout niveau. Nous vous mettons ici le site internet dédié au recrutement dans l’Armée de l’air et de l’espace !

11h. Nous avons le droit de monter à bord d’un Rafale, et c’est impressionnant. Non seulement se sent-on petits à l’intérieur, mais également perdus tant les boutons sont partout. Cela revient à être plongé au cœur d’une langue à laquelle on ne comprend rien mais qui ne peut que stupéfier le profane. Bien sûr, les écrans sont éteints, le manche inutilisable et le siège éjectable désactivé, mais il n’empêche qu’on ressent là toute la puissance de l’appareil et l’étroitesse réconfortante du lieu. Et dire que les pilotes peuvent voler à près de 1500 km/h à bord de ces géants véloces…

11h30. Le Capitaine Xavier nous offre un tour de la base en véhicule électrique et le paysage est saisissant. Neutre, aux dimensions hors normes, militaire. Il est évident qu’ici, tout est optimisé pour la performance de l’appareil de défense et pour l’efficacité du personnel.

12h. L’adjudant-chef Stephan nous salue en repartant, visiblement jaloux de nos vélos. Peut-être aurions-nous pu tenter d’en échanger un contre un Rafale ? Plus sérieusement, nous tenons à remercier la municipalité de Saint-Dizier, l’armée de l’Air et de l’Espace et le personnel de la BA113 pour nous avoir permis de visiter ce lieu unique en France. Un rêve d’enfant s’est réalisé.

13h. La faim commençant à se faire sentir, l’arrêt déjeuner est prévu au wok Saint-Dizier. Ici, tout est à volonté, autant dire que Théo est dans son élément ; on dit que l’appétit vient en mangeant et, puisque nous n’avons fait que boire et manger pendant un mois, l’appétit est bien venu. Il n’y a d’ailleurs plus assez de place sur la table pour accueillir toutes les assiettes de Théo. Je regarde, honteux, les employés du restaurant passer à côté de lui, l’air effrayé, se demandant probablement si leur établissement survivra à son passage et s’il restera des sushis et du porc aux oignons pour les autres clients. Le repas terminé, il est l’heure de reprendre la route en direction du sud, 80 kilomètres nous séparent de Chaumont.

14h. Longer le canal entre Champagne et Bourgogne est un plaisir. Les ragondins nagent à notre gauche tandis qu’à notre droite défilent les lieux visités ou aperçus. Chevillon, Vecqueville, Joinville, nous avons l’impression de les avoir croisés il y a plus d’un mois, cela fait pourtant moins d’une semaine. Ce tour du monde de la Haute-Marne est décidément bien dense. Il y a trop de choses à voir en Haute-Marne pour un seul tour ! Beaucoup de pêcheurs sont affairés, des jeunes nagent dans le canal, le chemin de halage est parcouru à pied, à roller ou à vélo par des familles, couples, amis de tout âge, c’est très plaisant. Quelques secteurs ne sont pas encore rénovés et certains trous sont même dangereux pour les vélos, mais cela n’est qu’une question de temps puisque le Conseil Départemental investira 7 millions d’euros pour la rénovation du chemin de halage. Il est désormais envisageable de parcourir le département du sud au nord, ou du nord au sud, et de revenir en train dans la même journée par exemple. Quel bonheur.

16h. Nous croisons Claire et Alexandra aux alentours de Donjeux, et décidons de pédaler ensemble sur quelques kilomètres, les deux haut-marnaises suivant quotidiennement notre projet. Alexandra nous confie que Doulaincourt-Saucourt possèderait la plus belle plage du département. Malheureusement, nous ne sommes pas passés par sa commune. Le rendez-vous est donc pris : dans quelques mois, tous à Doulaincourt-Saucourt !

16h30. Ce sont maintenant Nathalie et Lionel qui nous rejoignent vers Froncles, après avoir vu notre itinéraire du jour dans le JHM. Ils décident de nous accompagner jusqu’à Chaumont et nous avons l’occasion d’échanger au sujet de notre périple mais également sur leur ressenti vis à vis du département. Ils ont découvert Poissons grâce à nos articles précédents et ont décidé de visiter la jolie commune à leur tour. Un bon choix et une vraie satisfaction pour nous que nos récits incitent à voyager !

17h05. François nous ouvre les portes de sa maison à Viéville pour remplir nos gourdes. Il espérait nous voir passer dans sa commune, c’est chose faite, et nous reprenons la route revigorés.

18h20. Arrivée à Chaumont. Nous sommes en retard pour écrire notre avant-dernier article pour le Journal de la Haute-Marne ! Demain matin, nous prendrons la direction de Langres, ultime arrêt où nous rendrons les vélos à Frédéric de Locebike.

Vous êtes tous invités à un pique-nique sorti du sac en face de l’office de tourisme de Langres demain à 12h ! Rejoignez-nous pendant votre pause déj’ et discutons tous ensemble de notre si beau département.