De la belle verte à la reine de la coutellerie, vivez à travers ces lignes le récit de notre journée, venteuse, pluvieuse, inattendue, mais toujours intensément riche.
9h15. Après avoir goûté l’intégralité des délicieux vins de Florence et Pierre Pelletier et nous être emplis d’énergie dans le splendide village de Coiffy-le-Haut, nous reprenons la route et arrivons au Parc animalier de la Bannie, parc de 102 hectares aux portes de Bourbonne-les-Bains. Là, Nicolas et Cathie, membres de la joyeuse équipe de l’Office du tourisme, nous accueillent parmi la faune sauvage locale. Christian, du parc, nous fait visiter le lieu, arpenté par 15 000 visiteurs par an. Le parc fut créé en 1973, au départ pour être une promenade pour curistes et touristes, en accueillant uniquement des animaux locaux. Aujourd’hui, les visiteurs sont moins curistes et plus touristes, cela suit l’évolution de Bourbonne-les-Bain. Christian nous apprend que l’eau thermale a permis de sauver un cheval en 2009, par l’intermédiaire de son père ; les vertus de cette eau connues des sportifs sont donc tout aussi importantes pour les animaux. Un axe de développement potentiel pour élaborer une structure permettant de soigner ou remettre en forme les animaux ?
10h30. Rendez-vous est donné à l’Office du tourisme de Bourbonne-les-Bains, seule station thermale du département. Le bâtiment dispose d’une architecture originale, car construit dans une ancienne piscine militaire. Les cures sont ici de 3 semaines, financées par la Sécurité sociale. Durant ce laps de temps, l’Office de tourisme créé un vrai lien avec chaque curiste. Celles-ci ont lieu le matin, et les activités prennent place l’après-midi, ce qui demande beaucoup de temps aux 3 employés de l’Office, raison pour laquelle nous sommes accueillis le matin. L’image de la station est en train d’être retravaillée : Bourbonne-les-Bains n’est pas qu’une ville pour cures médicales, connue depuis l’époque gallo-romaine. La commune se diversifie afin de compléter son offre dédiée aux curistes. Elle développe aussi ses activités pour le bien-être (un bâtiment dédié au bien-être sera construit afin de diviser les activités de cures et de bien-être et détente), tout en développant l’image de destination verte, prisé des clientèles allemande, belge ou encore néerlandaise passant par ici. Bourbonne-les-Bains, la belle bleue, devient la belle verte, grâce à ses parcs, son arboretum présentant 200 essences des 5 continents, sa forêt particulièrement agréable comme nous avons pu le constater. De plus, le GR7 allant à Compostelle passe ici, et des pèlerins s’arrêtent ici. Bourbonne-les-Bains était et reste une ville de cures, les 8 000 curistes par an sont la base de l’attractivité de la ville, mais son potentiel lui permet d’envisager sa diversification et d’anticiper les changements de clientèles et d’attentes de la part des touristes.
10h45. Cathie nous fait visiter la ville, dont elle connait la moindre pierre. Elle nous fait remarquer les coquilles sur certaines façades, symbole de Saint-Jacques-de-Compostelle. De même, les bénitiers de l’église sont en forme de coquille. Nous passons devant l’hôtel de ville, situé à côté de l’ancien château fort, entouré de jardins et des anciens remparts. Théo se dit que Bourbonne-les-Bains a le potentiel pour être une petite Langres.
12h. Véronique, directrice de l’Office de tourisme, nous rejoint et nous mangeons un plat purement haut-marnais, dont évidemment du fromage de Langres chaud, chez Antoine et Danièle aux Lauriers Roses. Nicolas nous confie rêver d’attirer Neymar à Bourbonne-les-Bains pour une cure, ce qui ne serait pas de trop pour soigner ce joueur star éternellement blessé. Heureux d’avoir rencontré une équipe aussi motivée et motivante, nous repartons un peu plus lourd qu’à l’arrivée pour affronter les prochaines côtes.
14h30. Nous suivons la route D15 et traversons Varennes-sur-Amance. La commune est célèbre pour avoir vu naître le prix Goncourt Marcel Arland ainsi que pour son église Saint Gengoulph, fameux saint des cocus dont nous a parlé un certain Monsieur B., bien au fait sur le sujet et dont nous tairons le nom pour d’évidentes raisons de confidentialité. La pluie nous pousse à nous abriter un instant. Quelle ne fut pas notre surprise lorsque nous découvrîmes qu’en plus d’être bourguignonne au sud-ouest, franc-comtoise au sud-est, lorraine à l’est et champenoise au nord, la Haute-Marne était également bretonne de par sa météo venteuse et son crachin.
15h. André Bailly nous attend à la chapelle de Notre Dame de Presles, un des lieux les plus visités du sud de la Haute-Marne, voyant marcher jusqu’à elle jusqu’à 5 000 visiteurs par an. Le lieu est paisible mais le choc pour nous a lieu en entrant à l’intérieur de l’édifice. C’est un festival de couleurs, le doré, l’ocre, le bleu nuit et le turquoise se mariant dans une harmonie rare révélée après d’importants travaux financés par la Communauté de communes. Nous suivons monsieur Bailly, incollable sur le lieu, et descendons dans la crypte. Là se trouve un point télurique très fort. Cette énergie s’expliquerait par un rituel celte, durant lequel ceux-ci jetaient des statues de la déesse mère dans la source. L’abbé Matthieu écrit que jusqu’à 30 000 personnes venaient ici le jour de l’Assomption.
16h. Nous arrivons à la villa gallo-romaine d’Andilly-en-Bassigny avec une hâte, en plus de découvrir ce lieu chargé d’histoire : recharger nos batteries de vélo qui ont souffert avec les côtes se succédant et demandant un effort supplémentaire pour les cyclistes, relief typique du Bassigny naissant, et du vent nécessitant davantage de force et nous fatiguant. Malheureusement, l’accueil de la villa gallo-romaine ne dispose ni d’électricité, ni d’eau courante. Nous visitons les vestiges de la villa, construite au 1er siècle apr. J.-C., découverte en 1832 et propriété du Conseil départemental. Cette maison était une résidence de luxe possédant ses propres thermes de 600 m2, ainsi qu’une exploitation agricole. C’est un témoin de la romanisation du secteur. Une centaine de tombes mérovingiennes sont également visibles. Le site d’Andilly est remarquable non seulement par l’ampleur des structures actuellement dégagées, mais aussi parce que ses vestiges sont les seuls témoins visitables d’une telle occupation rurale de l’Est de la France. Aujourd’hui, des ateliers sont mis en place et de la médiation est faite sur place.
16h57. Nous attendons, épuisés, devant le bar de l’Abreuvoir du val du clos, à Neuilly-l’Évêque, qui n’ouvre exceptionnellement pas à l’heure habituelle, Catherine, la propriétaire, étant chez le dentiste. Gilles, un habitant du village, nous propose de recharger nos batteries tandis que nous écrivons nos articles devant l’établissement. Nous observons les pigeons voler autour du clocher de l’église. Nous échangeons avec Charlotte, du Palais des Fées, qui attend également.
17h26. Nous attendons toujours et observons les tracteurs passer.
17h31. Joie, nous entrons et commandons une Choue pour nous donner du courage afin de rédiger l’article pour le Journal de la Haute-Marne de demain. Catherine est ravie de nous voir et lit notre article devant nous en riant. Mission accomplie donc. La Choue est offerte.
18h50. Arrivée à Nogent. La fatigue se fait ressentir, certainement due au vent qui nous a accompagné frontalement toute la journée. Un bon repas vivant, préparé par la cousine de Théo, Gaëlle du projet Glane Heureuse, nous attend sur la table.
Demain, des arrêts sont prévus à Nogent, Foulain, Rolampont, Faverolles et Leffonds.
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