Le départ de notre tour du monde de la Haute-Marne est officiellement fixé au lundi 9 août mais nous n’avons pas résisté à la tentation de nous plonger dès aujourd’hui dans l’aventure, au cœur du Parc national de forêts.

Nous prenons la route aux alentours de seize heures afin de tester les vélos et le matériel longuement préparé. Théo, se croyant sans doute déjà au bout du monde, se plaît à rouler sur la gauche de la chaussée, à moins qu’il ait simplement peur du serpent qui ondule à quelques mètres de nous dans le champ situé à notre gauche, nous regardant d’un air curieux filer en direction d’Auberive.

C’est en direction de la maison forestière des Charbonnières, lieu qui accueille les équipes de la Ligue de l’enseignement 52, que nous pédalons depuis Perrogney-les-Fontaines, où j’ai rejoint le domicile de Théo quelques heures auparavant.

Vélos Moustache devant maison forestière des charbonnières

La Ligue de l’enseignement 52, structure de l’éducation populaire, disposait à Auberive d’un centre d’initiation à la nature. Il était auparavant plutôt destiné à un public scolaire. En 2011, le territoire sut qu’il serait intégré au Parc national de forêts. Puisque la création dudit parc représentait de nouvelles opportunités de développement, les membres de la structure réfléchirent, et décidèrent de louer un terrain ainsi qu’une maison appartenant à la Communauté de communes, à quelques pas du GR7 allant jusqu’à Compostelle. L’objectif du départ était de faire du lieu un véritable lieu d’accueil, rassemblant deux ETP ainsi qu’une personne sur la saison, autour de valeurs fortes qui leur ressemblent, l’engagement, la participation, la préservation de la nature et le lien entre celle-ci et les êtres humains.

Ainsi, et depuis 2017, le lieu s’est diversifié et davantage ouvert au grand public, sans pour autant délaisser le public scolaire, afin d’accueillir durant l’été et inciter les gens à pénétrer la forêt et à dépasser l’appréhension liée à l’imaginaire de celle-ci, que cela soit des dangers cachés ou des désagréments rebutant certaines personnes n’osant pas franchir le pas les séparant des bois. Respectant leur crédo « habiter la forêt », Cécile et les membres de la Ligue de l’enseignement 52, réunis autour du projet « Chemins de Traverse« , souhaitent préserver la nature et aménagent le lieu avec des bénévoles, chantiers de bénévoles de jeunes retraités, chantiers de jeunes d’été, afin de mettre en place la signalétique, construire des roulottes, mettre en place les tentes, etc. Des réflexions sont en cours afin d’établir des hébergements intégralement conçus en bois, de même qu’un projet de réaménagement de la maison forestière pour la remettre aux normes et ainsi développer le lieu.

theo et johann travaillant sur le bord de la route

Nous sommes invités à dormir dans les nids perchés d’Amorey, hébergements insolites conçus en osier de Fayl-Billot nichés, le nom était parlant, sur la cime des arbres de la forêt de Montgérand. Nous entreposons les vélos prêtés par Locebike pour la nuit à la maison forestière et faisons équipe avec Noisette, l’ânesse, qui nous aide à porter nos bagages pour une quarantaine de minutes de marche à travers bois jusqu’au nid. Là, nous profitons quelques instants du calme et de l’air de la forêt, à l’abri des bruits humains, à l’affût de la faune locale.

Nous ressortons peu après avoir terminé notre repas de randonneurs, afin de capter suffisamment de 4G pour vous faire partager cette veille d’aventure, qui est en soi une aventure à elle seule ! 21h, le soleil couchant nous rappelle qu’il est l’heure de rentrer et que demain ne sera pas une mince affaire. Nous avons le tour du monde… de la Haute-Marne à démarrer. Officiellement.

Johann Legrand

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