La pluie nous a quittés en ce seizième jour d’aventure, pour laisser encore plus de place au vent, qui nous a suivis telle une glu toute la journée. Du château de Morteau à la spiruline d’Hâcourt, voici le résumé de ce mardi !

9h20. Nous nous mettons en route, quittons le château de Morteau pour nous rendre à l’abbaye de la Crête. Nous revient en mémoire la soirée de la veille, repas éclairé au bougies, six personnes autour d’une table blanche, les lueurs éclairants les mets classiques mais cuisinés avec modernité pour leur donner un côté exotique (non voulu, certes, le chef Haldan ne maîtrisait pas bien le fourneau). Cette description sied au lieu, douce harmonie entre classique et modernité, la famille a su maintenir ce fragile équilibre afin de préserver le charme intemporel du château. Un voyage c’est avant tout les rencontres faites sur le chemin, peu importe la destination. Au château de Morteau, cet adage n’aura jamais été aussi juste, tant ses occupants sont aussi intéressants que l’édifice.

10h. Nous nous promenons à l’Abbaye de la Crête. Contrairement à ce que son nom indique, aucun lien avec le mouvement punk. L’édifice, abbaye cistercienne du XII ème siècle, est posé à proximité immédiate du calme Rognon.

10h40. Nous arrivons à la ferme des Orgères, à la Savonnerie de Mareilles, lieu de production du célèbre savon de Mareilles appelé Le « Ô-Marnais ». Le produit est commercialisé depuis octobre 2020, mais le projet fut initié durant le premier confinement. Le succès fut immédiat. Il n’y a que des ingrédients locaux dans la recette, ce qui permet de valoriser les filières courtes. La graisse est végétale (huile de tournesol, colza, chanvre, cameline, etc. du GAEC Miot), aux arômes de menthe poivrée. En attendant les recettes aux graisses animales. Le lieu de fabrication ne peut pas recevoir de public, mais il est possible de faire du retrait sur place. La vente se fait essentiellement sur les marchés, les partenaires ou comités d’entreprise.

11h15. Nous passons par un chemin blanc peu fréquenté mais offrant de jolies vues et lieux. Nous rallions Le Puits des Mèzes par cette voie et constatons que le cyclotourisme a de quoi se développer et profiter des chemins haut-marnais. Ce tourisme n’est pas assez promu dans le département, alors que le potentiel existe ; c’est de plus une tendance forte post Covid.

le moulin de bourdons sur rognon

11h45. Nous descendons Bourdons-sur-Rognon et arrivons devant le superbe moulin de Frédéric Thévenin situé au bord du Rognon, pour le déjeuner.

le village d'écot la combe

14h15. Ecot-la-Combe nous pousse à nous arrêter. Plus beau village du département pour beaucoup, Ecot-la-Combe possède un nom aussi délicat que son paysage, un côté enchanteur qui frappe dès que nous posons nos vélos à proximité de l’étang. Nos regards se perdent en admirant l’eau, d’un calme surréaliste qui suffit à faire perdre ses repères. Il nous semble que le temps arrête de s’écouler, ou que sa dilatation est ici différente. Aurions-nous atterri dans le film Interstellar ? Nous sommes noyés quelque part entre deux époques, comme deux voyageurs venant de prendre un trou de ver reliant deux trous noirs. Nous connaissions les trous champenois, les trous lorrains, mais nous venons de découvrir le trou « noir » vert d’Ecot-la-Combe. Une ode à la douceur. L’ambition du département est de devenir une référence pour la pêche. Nous le sentons bien ici, il y a tout pour.

avec un chaumontais à écot la combe

15h. Un promeneur chaumontais fan du JHM, Alain, nous reconnaît et échange avec nous. Notre passage à Ecot-la-Combe lui a donné envie de redécouvrir la commune. Notre mission est réussie ! Nous reprenons les vélos. Enfin, voici le Bassigny.

15h50. Nous arrivons à Hâcourt, mon village. Nous passons devant la maison de ma grand-mère, qui nous salue en sortant le drapeau français.

16h. Nous sommes invités à visiter l’Émeraude de l’Écluse de Stéphanie. Plusieurs habitants nous y attendent. Cette fabrique de spiruline, une des 200 en France, est artisanale. La production est permise par la présence d’un méthaniseur dans la ferme, produisant suffisamment de chaleur pour permettre la production de cette algue. La spiruline est un super aliment qui apporte de nombreux bienfaits à l’organisme en prenant seulement une cuillère à café par jour. Il apporte protéines, fer, vitamines et de l’énergie à l’organisme. Nous en demandons donc 10 kilos afin d’avoir assez d’énergie pour finir ce tour. Stéphanie vend sa spiruline sur place, mais aussi dans les magasins bio, sur les marchés, etc. La principale concurrence vient de Chine, qui arrive à casser les prix pour des produits, bio qui plus est, de moindre qualité. Là-bas, la spiruline est séchée à plus de 200°C, ce qui enlève la plupart des bienfaits du produit. Moins cher, moins bon, moins français, classique. Des produits, mis en sachets en France et vendus en pharmacie, proviennent de laboratoires. Il est toutefois impossible de savoir où est produite cette spiruline, vraisemblablement pas en France. L’unique solution est donc de faire confiance aux producteurs locaux. Encore une fois.

16h35. Stéphanie nous propose un goûter, auquel se joignent des habitants des environs ayant entendu parler de notre venue.

17h. Fabienne Schollhammer, conseillère départementale et présidente de la Maison Départementale du Tourisme, nous rejoint. Nous échangeons au sujet des synergies à créer et du potentiel de la Haute-Marne. Nous avons également l’occasion d’aborder des sujets plus locaux comme le potentiel touristique du secteur de Bourmont, riche mais composé de petits sites. L’occasion de créer des réseaux ?

20h. Nous nous mettons à table. Une dizaine d’habitants des environs se joignent à nous. Les vins haut-marnais coulent à flots. Théo arrive à sabrer un champagne, le bouchon ne sera sans doute retrouvé que dans quelques générations. 

Demain, des arrêts sont prévus à Nijon, Illoud, Bourmont et Vroncourt-la-Côte.

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